21 mars 2016 à 12:03
Les applications de froid
Le froid peut être utilisé en secourisme, particulièrement en milieu sportif. Il a plusieurs effets :
- effet antalgique : le froid calme la douleur
- action anti-inflammatoire : le froid permet d’atténuer la formation d’hématomes, oedèmes...
- action hémostatique : le froid diminue le saignement des fibres musculaires lésées (car il provoque le rétrécissement des capillaires sanguins).
Outre ces effets, le froid a l’avantage d’être bien supporté, facile à appliquer, peu cher. Ses applications sont très larges. Cela justifie de le prévoir systématiquement lors d’interventions en milieu sportif. Le froid n’a pas les inconvénients des pommades anti-inflammatoires en antalgiques (risque d’allergie), qui sont de toute façon proscrite sans avis médical.
Les différents systèmes cryogènes
Il existe différents systèmes pour l’application de froid.
La vessie de glace
C’est le système le plus simple. Les glaçons sont préparés avant de se rendre sur place, conservés en glacière, et conditionnés dans la vessie au moment de l’application, avec un peu d’eau. Il faut appliquer un linge mouillé sur les faces de la vessie pour faciliter le transfert thermique.
Il est parfois utile d’appliquer du talc dans la vessie lorsqu’elle est rangée pour éviter l’adhésion des faces internes de la poche.
La vessie peut être fabriquée sur place avec des moyens rustiques : sac de supermarché, glaçons et linge mouillé par exemple.
Les poches de gel cryogène (également appelés coussins thermiques, cryogels...)
Ces poches ou coussins sont très pratiques dans la mesure où ils peuvent être modelés aisément à la forme du membre traumatisé. Ils doivent être refroidis avant de se rendre sur place pendant plusieurs heures, au réfrigérateur voire au congélateur. Ils sont conservées sur place en glacière.
Ces poches sont disponibles en différentes tailles et son réutilisables, moyennant l’observation des règles d’hygiène habituelles. De ce fait leur coût (en général de l’ordre de 12 €) est supportable.
Les poches de « froid instantané »
Elles contiennent un sel et de l’eau séparés par une paroi interne. Le principe consiste à rompre la paroi interne en appuyant sur la poche, ce qui provoque la dissolution du sel. Cette réaction chimique est fortement endothermique, ce qui refroidit le liquide interne et permet de disposer d’une source de froid. L’inconvénient est que le système n’est pas réutilisable. Les moins chers coutent moins d’un euro pièce.
Les bombes de « spray cryogène » ou « bombes de froid »
les spray cryogènes sont à éviter en secourisme
Les bombes de spray ont un tel effet antalgique qu’elles sont capables de masquer totalement la douleur causée par un traumatisme. De ce fait le sportif reprend souvent son activité sans précaution et le risque d’aggravation d’une lésion est grand. De plus, les sprays cryogènes sont susceptibles de provoquer des brûlures graves par gelure en cas d’application inadaptée. Les sprays cryogènes sont donc à proscrire en utilisation secouriste.
Exemple de dispositif pour l’application de froid Eau, glaçons, gel cryogène et glacière. La bombe de froid doit être évitée.
Indications
Les indications sont nombreuses. Elles concernent les traumatismes musculaires et tendineux :
contusions simples (coup direct sur le muscle)
les élongations (douleur importante en cours d’activité physique qui cède au repos)
les tendinites (douleur du tendon lors des mouvements actifs)
les entorses, luxations (douleurs articulaires)
d’une manière générale, en cas d’hématome, gonflement...
Dans le cas d’accidents musculaires ou ostéo-tendineux graves (douleur importante même au repos), on peut appliquer du froid, mais en prenant soin de vérifier qu’il est bien supporté, et en le plaçant à distance du traumatisme plutôt que directement dessus : claquages, déchirures, rupture musculaire, tendineuse, ostéo-tendineuse, fracture fermée, entorse grave...
Contre-indications
Attention, dans le cas de contractures et crampes, il ne faut pas appliquer de froid, mais au contraire réchauffer le muscle atteint (bain chaud, massage).
Il ne faut pas appliquer de froid sur une peau lésée : plaie, fracture ouverte...
Technique générale d’application
Pour être réellement efficace, l’application de froid doit être réalisée immédiatement après le traumatisme. Cela nécessite parfois de négocier avec la victime l’arrêt de son activité sportive. Il faut lui expliquer les bénéfices du froid : diminution de la douleur, de l’hématome, du gonflement.
Le refroidissement doit durer 20 min. Moins long, il serait moins efficace. Plus long, il peut avoir des effets indésirables et ne doit donc pas être prolongé.
Toujours placer entre la source de froid et le membre traumatisé une compresse humide ou un linge mouillé d’eau (pour faciliter et uniformiser les échanges thermiques)
Vérifier périodiquement l’état de l’installation, s’assurer que le froid est bien supporté (possibilité très rare d’allergie au froid). Un changement d’aspect de la peau doit faire suspecter un refroidissement trop intense.
Il est préférable de surélever les membres refroidis
En cas de traumatisme grave, ne pas oublier que l’application de froid ne remplace pas la consultation médicale !
La reprise de l’activité sportive doit faire l’objet d’un nouvel échauffement.
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